L’origine de la Basmala : Qui a écrit “Bismillah” en premier ?
Les musulmans commencent leur discours et la majorité de leurs actions et rites par la Basmala, c’est-à-dire en disant : “Bismillah ar-Rahman ar-Rahim” (Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux). Examinons en détail la signification de la Basmala :
- Bism : La lettre “B” signifie l’aide ou le recours, et le mot “ism” signifie le nom par lequel une chose est connue. Ici, cela implique le recours à Allah.
- Allah : Le nom de Dieu, “Allah”, est le plus grand de ses noms. L’invocation de ce nom suprême souligne l’importance de cette consécration divine.
- Ar-Rahman : Un des noms de Dieu dérivé de la miséricorde, indiquant l’étendue immense de cette qualité chez Allah.
- Ar-Rahim : Egalement un nom de Dieu dérivé de la miséricorde. Celui-ci insiste sur le fait que la miséricorde d’Allah se répand sur tous Ses serviteurs, tant dans ce monde que dans l’au-delà.
Ainsi, en prononçant la Basmala, le musulman sollicite l’aide d’Allah avant chaque action entreprise, invoquant Sa grandeur et Sa miséricorde pour faciliter et bénir ses efforts.
Qui a écrit “Bismillah” en premier ?
Les érudits et historiens musulmans ont longuement débattu de la question de savoir qui a été le premier à écrire “Bismillah ar-Rahman ar-Rahim”. Selon Ibn Abi Asim al-Shaybani dans son ouvrage al-Awa’il, une tradition rapportée par Ibn Abbas (que Dieu l’agrée) indique que le premier à avoir écrit cette phrase était le prophète Salomon (paix soit sur lui), l’un des prophètes des fils d’Israël. On attribue à Salomon l’usage inaugural de la Basmala, notamment lorsqu’il l’a incluse dans sa lettre adressée à la reine de Saba, Bilqis, et à son peuple pour les inviter à l’islam. Cela est souligné dans le Coran, dans les paroles de Bilqis :
“Elle dit : Ô notables, une noble lettre m’a été jetée. Elle est de Salomon et elle dit : Bismillah ar-Rahman ar-Rahim.” (Sourate 27, verset 30).
D’autres historiens, tels qu’al-Azraqi dans son livre Akhbar Makkah, suggèrent que le premier à avoir écrit “Bismillah ar-Rahman ar-Rahim” était Khalid ibn Sa’id ibn al-‘As (que Dieu l’agrée). Ces deux opinions ne sont pas nécessairement contradictoires ; il est possible que le prophète Salomon ait été le premier à écrire la Basmala de manière générale, tandis que Khalid ibn Sa’id ibn al-‘As l’aurait été pour les écrits à La Mecque.
Le prophète Muhammad (paix et bénédictions soient sur lui) avait également l’habitude de commencer ses lettres et ses correspondances aux rois par “Bismillah ar-Rahman ar-Rahim”. Un exemple célèbre est le traité d’Houdaybiya avec Quraysh, lors duquel ils envoyèrent Suhayl ibn Amr pour négocier avec le Prophète. Ce dernier demanda à Ali (que Dieu l’agrée) de commencer le document par “Bismillah ar-Rahman ar-Rahim”. Cependant, Suhayl demanda au Prophète de remplacer cette formule par “Bismika Allahumma”, car Quraysh ne reconnaissait pas “ar-Rahman ar-Rahim”. Ceci est illustré dans un hadith rapporté par Anas ibn Malik (que Dieu l’agrée) :
“Les Quraysh ont fait la paix avec le Prophète (paix et bénédictions soient sur lui) à travers Suhayl ibn Amr. Le Prophète (paix et bénédictions soient sur lui) dit à Ali : Écris : ‘Bismillah ar-Rahman ar-Rahim’. Suhayl dit alors : Quant à ‘Bismillah’, nous ne savons pas ce que signifie ‘Bismillah ar-Rahman ar-Rahim’, mais écris ce que nous connaissons : ‘Bismika Allahumma’.”
Cela montre que le Prophète (paix et bénédictions soient sur lui) préférait commencer ses correspondances par “Bismillah ar-Rahman ar-Rahim”.
Mœurs et Pratiques de la Basmala
L’islam encourage les musulmans à commencer leurs actions par “Bismillah ar-Rahman ar-Rahim”. Voici quelques occasions où il est recommandé de prononcer la Basmala :
- Lors de la lecture du Coran.
- Avant de manger et de boire.
- En entrant dans les toilettes.
- Au commencement des ablutions.
- Lors de la chasse : il est obligatoire de prononcer la Basmala pour la consommation de la viande chassée, selon les écoles hanafite et malékite, tandis que les autres écoles considèrent cela comme recommandé.
La Basmala joue un rôle essentiel dans marquer le début de ces actions sacrées, soulignant l’importance de la reconnaissance de Dieu dans les moindres gestes du quotidien.