Des scientifiques de l’Université Fudan en Chine ont développé une nouvelle stratégie pour traiter une forme de cancer du sein particulièrement agressif en transformant les tumeurs résistantes en une condition plus réceptive au traitement.
Selon l’étude, cette stratégie pourrait être intégrée aux traitements existants pour améliorer les résultats chez les patientes atteintes de cancer du sein triple négatif.
Certaines formes de cancer sont plus agressives que d’autres, même lorsqu’elles sont détectées précocement. C’est le cas du “cancer du sein triple négatif” (TNBC), qui représente jusqu’à 15 % de tous les cas de cancer du sein, selon l’American Cancer Society.
Dans le cas du cancer du sein triple négatif, les cellules cancéreuses sont dépourvues de récepteurs d’œstrogène, de récepteurs de progestérone ou ne présentent pas de protéine HER2, ou au contraire, en contiennent en excès.
Les chercheurs ont analysé le métabolisme d’échantillons de tumeurs de 401 patients présentant différents degrés d’insuffisance de recombinaison homologue, reflétant la réaction de la tumeur aux médicaments destructeurs d’ADN, tandis que les patients avec une insuffisance faible tendent à ne pas répondre au traitement.
Réparation de l’ADN
Les scientifiques ont identifié une molécule, appelée GDP-EM, qui entrave la réparation de l’ADN dans les cellules cancéreuses, principalement en favorisant la dégradation d’une protéine associée au cancer.
Le modèle expérimental mené sur des souris a démontré que la supplémentation avec cette molécule augmentait la sensibilité des tumeurs mammaires aux médicaments approuvés destructeurs d’ADN tels que le cisplatine, et renforçait l’immunothérapie antitumorale.
En outre, il a été démontré en laboratoire que le GDP-EM pouvait également améliorer l’efficacité d’une classe d’agents ciblés pour traiter le cancer du sein, connus sous le nom d’inhibiteurs PARP. Les chercheurs ont précisé que cette nouvelle découverte suggère une stratégie clinique associant GDP-EM et un traitement ciblant la réparation de l’ADN.
L’étude menée par l’équipe de l’Université Fudan offre un nouvel espoir pour les patientes atteintes de cette forme agressive de cancer du sein, et ouvre la voie à de nouveaux protocoles thérapeutiques pour lutter contre cette maladie.