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Salahuddin aurait-il ‘Aimé’ la Palestine d’Aujourd’hui ?

Salahuddin aurait-il 'Aimé' la Palestine d'Aujourd'hui ?

Salahuddin Al-Ayoubi: Ses Origines, Sa Jeunesse et Sa Vie Familiale

Salahuddin, plus connu en Occident sous le nom de Saladin, demeure une figure emblématique de l’histoire islamique et du Moyen-Orient. Mais qui était vraiment cet homme et comment a-t-il pu s’élever à un statut quasi-légendaire? Dans cet article, nous plongeons dans les profondeurs de son histoire, depuis ses origines familiales jusqu’à son ascension comme l’un des plus grands héros du monde islamique

Les origines de Salahuddin

origines de Salahuddin

Salahuddin est issu d’une famille kurde noble et honorable, cette famille appartient à une tribu kurde considérée comme faisant partie de l’élite des Kurdes, tant en termes de lignée que de clan. Ce clan est connu sous le nom de Rawadiya, originaire de la ville de Dvin située à la frontière extrême de l’Azerbaïdjan, près de la ville de Tiflis en Arménie. Les Ayyoubides sont descendants de Ayyoub ibn Shadi, qui est considéré par Ibn Athir comme étant parmi les plus nobles des Kurdes. En effet, aucun membre de cette famille n’a jamais été asservi.

Le père de Salahuddin, Najmuddin Ayyoub, et son oncle Asaduddin Shirkuh, quand ils sont arrivés en Irak et au Levant, n’étaient pas de simples bergers. Ils possédaient un niveau élevé d’expertise en affaires politiques et administratives. Toutefois, certains membres de la famille Ayyoubide ont tenté de nier leur origine kurde, cherchant à s’associer plutôt au sang arabe en général, et à la lignée des Omeyyades en particulier.

Peu importe l’origine de la famille Ayyoubide, leur apparition sur la scène de l’histoire du Moyen-Orient est devenue évidente au 6ème siècle Hijri/12ème siècle AD. À cette époque, Shadi, leur grand-père, a occupé divers postes administratifs au château de Tikrit, qui était un fief de Behrouz, un des princes du sultan seldjoukide Mohammad bin Malik Shah.

Sur le Questionnement des Historiens

Il est curieux de noter que certains historiens s’efforcent de relier la famille de Salahuddin à une lignée d’ancêtres se terminant par Mudar, qui appartient à Adnan. Comme s’ils voulaient, par cette démarche non scientifique et incompatible avec les faits avérés, attribuer toutes les vertus et honneurs exclusivement aux Arabes. Or, si l’on regarde l’histoire, nous trouvons que différentes nationalités qui ont embrassé l’Islam ont contribué à la civilisation islamique.

Le Service de Najmuddin

Najmuddin a servi le sultan seldjoukide Mohammad bin Malik Shah et s’est distingué par sa fiabilité, son intelligence, sa justesse et sa générosité. Il a été nommé gouverneur du château de Tikrit et a excellé dans sa gestion, en éliminant les corrupteurs et les bandits de la région, ce qui a entraîné une amélioration significative de l’état de la terre.

La naissance de Salahuddin “Saladin”

Saladin est né en 532 Hégire/1137 AD à la forteresse de Tikrit, une ancienne ville plus proche de Bagdad que de Mossoul. Les rois perses y ont construit une forteresse imposante surplombant le Tigre. Cette forteresse a été ouverte par les musulmans en 16 Hégire, du temps d’Omar ibn al-Khattab. Ironiquement, Saladin est né le jour où les autorités de Bagdad ont ordonné à son père, Najm al-Din Ayyub, et à son oncle, Shirkuh, de quitter Tikrit en raison d’un assassinat commis par Shirkuh pour défendre l’honneur d’une femme. Face à ce dilemme, les autorités les ont finalement contraints à partir, craignant des représailles. Le père et l’oncle se dirigèrent alors vers Mossoul avec leurs familles, emportant avec eux le jeune Saladin.

L’auteur de “Wafayat al-A’yan” (Biographies des notables) mentionne qu’Ayyub était initialement pessimiste à l’égard de son fils Saladin, allant jusqu’à envisager de le tuer alors qu’ils quittaient la ville. Cependant, un de ses suiveurs l’a mis en garde contre une telle action, rappelant que le destin est dans les mains de Dieu et que ce petit pourrait bien avoir un grand avenir. Les paroles ont eu un impact sur Ayyub qui a alors renoncé à cette idée.

La jeunesse de Salahuddin  “Saladin”

Les frères Ayyub et Shirkuh émigrent de Bagdad à Mossoul où ils rencontrent Imad al-Din Zengi, qui les accueille chaleureusement, leur offrant des terres et des honneurs. Cette chaleureuse bienvenue était en reconnaissance de leur aide précieuse pendant une guerre contre les Seldjoukides. En conséquence, la famille Ayyubide prospère à Mossoul. Ayyub et son frère deviennent des chefs militaires de premier plan. Après la mort de Zengi, son successeur, Nur al-Din, poursuit la lutte, aidé par les Ayyubides, et réussit à prendre Damas. C’est dans cette ville que Saladin grandit, apprenant les sciences islamiques et s’entraînant aux arts martiaux, l’équitation, la chasse, et le tir à l’arc, entre autres choses, nécessaires pour devenir un héros.

Bagdad

Lorsque Nur ad-Din Mahmud Zangi a ouvert Baalbek en 534 H (1139-1140 AD), il a placé Najm ad-Din Ayyub en charge. Cependant, Majir ad-Din, le maître de Damas, a assiégé Najm ad-Din Ayyub à Baalbek. Najm ad-Din a écrit à Nur ad-Din Mahmud et à son autre allié, Saif ad-Din Ghazi, pour demander de l’aide, mais ils n’ont pas répondu. Après un long siège, un accord de paix a été conclu, et il est allé à Damas pour devenir l’un des hauts dirigeants de la ville. Ainsi, Saladin a passé sa première enfance à Baalbek en 534 H (1140 AD), observant et entendant de temps en temps les attaques des croisés sur les terres islamiques. Lorsque les croisés ont attaqué la plaine de la Bekaa près de Baalbek en 546 H, Najm ad-Din et Asad ad-Din Shirkuh les ont repoussés, les battant et capturant des prisonniers.

La même année, Saladin est entré au service de son oncle Asad ad-Din Shirkuh, qui était un compagnon de Nur ad-Din. Il semble que Nur ad-Din ait reconnu les compétences militaires et administratives de Saladin. Abu Shama a écrit que Saladin a été très bien reçu par Nur ad-Din, qui l’a fait son favori et lui a accordé des terres en fief. Nur ad-Din lui confiait souvent des missions consultatives à son oncle sur des questions d’État, de fiscalité et de garanties. Ce rôle pour Saladin à l’époque moderne serait l’équivalent d’un conseiller en sécurité et d’un chef d’état-major personnel pour Nur ad-Din.

Concernant la manière dont Saladin a assumé ses fonctions officielles, Ibn al-Furat nous dit : Saladin est resté sous la tutelle de son père jusqu’à ce qu’il grandisse. Lorsque Nur ad-Din est devenu le maître de Damas, Najm ad-Din Ayyub et son fils Yusuf (Saladin) sont restés à son service. Saladin a été élevé dans la voie de la bonté, de la vertu et de l’effort dans les affaires du jihad. Il s’est manifesté lorsqu’il est allé avec son oncle Asad ad-Din Shirkuh en Égypte. Asad ad-Din a continué à commander en Égypte, et Saladin s’est occupé des affaires lui-même avec beaucoup de soin, de bon jugement et de tact politique. Pendant que son père était en charge de Baalbek, Saladin a étudié les sciences islamiques, les arts martiaux, ainsi que des jeux comme le polo et l’équitation, en plus de d’autres arts pratiqués par la classe dirigeante. Il était également doué dans le jeu de joukan, un sport d’origine orientale joué à cheval, qu’il a hérité de son père, en plus de son intérêt pour les sciences religieuses.

 

En conclusion, en se basant sur ce qui a été dit précédemment, la période que Saladin a vécue en Syrie avant d’accéder à un poste militaire important a été marquée par son observation des développements politiques et militaires sur la scène islamique, en particulier le conflit avec les croisés. Il a forcément été influencé par ces événements, même s’il n’y a pas directement participé, et il a dû ressentir le besoin de se préparer pour l’avenir, notamment pour des postes avancés dans l’État. Saladin a grandi dans le sein de sa famille, et a hérité de son père, Najm al-Din, son habileté en politique, et de son oncle, Shirkuh, son courage au combat. Il a été formé à la fois en astuce politique et en esprit guerrier. Il a étudié les sciences de son époque, mémorisé le Coran, et étudié la jurisprudence islamique et les hadiths. Il a été disciple des plus grands savants et enseignants de la région de la Syrie et de l’Irak, dont le Cheikh Qutb al-Din al-Nishapuri. Saladin a été influencé par le Sultan Nur al-Din Mahmoud, qui a montré un exemple remarquable de dévotion sincère et de sens aigu de la responsabilité religieuse. Il a appris de lui la sincérité, le sacrifice, et comment prier Dieu dans des prières spéciales.

Saladin s’est engagé sur la voie de la dignité, a été élevé dans le chevalerie, s’est entraîné à la guerre et au jihad, a pratiqué la politique et a géré les affaires. Comme dit le poète :

‘Le jeune homme est élevé dans notre communauté       selon ce que son père a l’habitude de faire’.

وينشأ ناشئ الفتيان فينا    على ما كان عوَّده أبوه”

Durant la période qu’il a passée à Damas après la prise de contrôle par Nur al-Din ibn Imad al-Din Zengi, le caractère exceptionnel de Saladin est apparu. Il a été respecté et apprécié, et a même eu une considération et un statut équivalents à ceux du propre fils du gouverneur de Damas. Il est apparu devant la société comme un jeune homme calme, poli, pieux, et passionné de défendre l’Islam et les musulmans, des qualités qu’il a internalisées de Nur al-Din, qui lui a accordé une place spéciale dans son estime.

Durant la période où il séjourna à Damas, après la prise de contrôle de la ville par Nour ad-Din bin Imad ad-Din Zengi, la personnalité exceptionnelle de Saladin devint évidente. Il était respecté et estimé, jouissant même du même statut que le gouverneur de Damas lui-même. Il se présenta à la société comme un jeune homme calme, poli et pieux, ardent dans sa défense de l’Islam et des musulmans, des traits de caractère qu’il avait hérités de Nour ad-Din, qui le tenait en haute estime.

Parmi les postes qui lui furent attribués à Damas pendant le règne de Nour ad-Din, il y avait la présidence de la police. Il s’acquitta de cette tâche admirablement, réussissant à purifier Damas du chaos causé par les voleurs et à éradiquer la corruption. Il rétablit la paix et la stabilité dans la région du Levant, permettant aux gens de vivre en sécurité. Hassan bin Numair, connu sous le nom de ‘Arqala’, exprime sa joie pour la prise en charge par Saladin de la présidence de la police de la ville à travers un poème :

‘Soyez prudents, ô voleurs du Levant,
Car je suis votre conseiller dans ces mots;
Un homme du nom du noble Prophète est venu,
Joseph, maître de beauté et de charme.
Celui-ci coupe les mains des femmes,
Et celui-là coupe les mains des hommes.’

رويدكم يا لصوص الشَّام    فإني لكم ناصحٌ في المقال
أتاكم سَمِيُّ النبيِّ الكريم    يوسف رب الحجا والجمال
فذاك يقطع أيدي النِّساء    وهذا يقطع أيدي الرِّجال

Concernant la période que Saladin a passée en Égypte, elle compte parmi les jours les plus glorieux où ses talents militaires et son ingéniosité ont brillé. Il a accompagné son oncle, Asad ad-Din Shirkuh, dans ses trois campagnes en Égypte et a montré un grand talent et une grande ingéniosité dans les arts militaires. Grâce à sa gestion, son intelligence et sa bonne conduite avec son oncle, il a réussi à incorporer l’Égypte dans le royaume de Nour ad-Din, libérant ainsi le grand peuple égyptien du joug de la dynastie chiite Fatimide.

En résumé, Saladin a grandi dans ses premières années d’enfance, et dans ses vingtaines et trentenaires, imprégné de nobles vertus et de bonnes qualités. Il a acquis, dans ses rencontres avec les princes et sa fréquentation des leaders, des valeurs authentiques, des compétences militaires, un zèle pour l’Islam, et du courage, tant physique que moral. Cela l’a qualifié, à juste titre, pour être l’une des personnalités exceptionnelles qui ont marqué le monde et contribué à une période importante de la grande histoire islamique.

Quand a commencé la dynastie ayyoubide ?

la_dynastie_ayyoubideLes historiens sont en désaccord sur la date du début de la dynastie ayyoubide. Certains la situent depuis que Saladin a pris le poste de ministre du calife fatimide Al-‘Adid li-Dîn Allah en 564 H/1169 AD. D’autres la situent avec le retour de la prédication en Égypte pour le calife abbasside, suivie par la mort de Al-‘Adid li-Dîn Allah et la fin de la dynastie fatimide en 567 H/1171 AD. Il est vrai que l’autorité de Saladin a commencé depuis qu’il a assumé le poste de ministre, et qu’il l’a renforcée en éliminant la dynastie fatimide. Toutefois, du point de vue religieux (shar’i), il demeurait toujours subordonné à l’autorité de Nour ad-Din Mahmoud, qui est décédé en 569 H/1174 AD. Par conséquent, à notre avis, la date de ce décès est le moment où commence la dynastie ayyoubide, reconnue par le calife abbasside Al-Mustadi’ bi-llah en 570 H/1175 AD

 

Salahuddin ne se réduit pas uniquement à sa renommée militaire; il était un homme aux multiples facettes, instruit et pieux. Il a hérité de son père son sens de la politique et de son oncle son courage au combat. Sa vie est un exemple inspirant de ce qui peut être atteint par la persévérance, l’intelligence et un engagement sincère à défendre ses croyances et son peuple. Comme le dit le poète, il est le produit de ce que son père avait l’habitude de faire, et ce qu’il a fait continue de résonner à travers les âges

Foire aux questions

Q: Qui étaient les parents de Salahuddin?
R: Son père était Najmuddin Ayyoub et son oncle était Asaduddin Shirkuh.

Q: Salahuddin était-il d’origine kurde?
R: Oui, il était issu d’une famille kurde noble.

Q: Où est né Salahuddin?
R: Il est né à la forteresse de Tikrit.

Q: Qui était Nur ad-Din?
R: Nur ad-Din était le successeur de Zengi et un allié important de la famille Ayyoubide.

Q: Salahuddin a-t-il participé aux croisades?
R: Oui, il est surtout connu pour son rôle dans les croisades, en particulier pour la reprise de Jérusalem.

Q: Quels étaient les talents de Salahuddin?
R: Outre ses compétences militaires, il était également un administrateur habile et un homme pieux.

Q: Salahuddin a-t-il eu des frères?
R: L’article ne mentionne pas de frères de Salahuddin.

Q: Quelle a été la première grande bataille de Salahuddin?
R: L’article ne précise pas sa première grande bataille, mais il a servi sous son oncle et Nur ad-Din dans divers conflits.

Q: Salahuddin était-il bien éduqué?
R: Oui, il a été formé dans les sciences islamiques, les arts martiaux, et d’autres arts de la classe dirigeante.

Q: Comment Salahuddin est-il vu aujourd’hui?
R: Il est considéré comme un héros dans le monde islamique et est respecté pour sa chevalerie, même par ses adversaires historiques.

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